Nos objectifs
Favoriser les échanges et les relations entre la France et le Japon
Les deux Sociétés d’Océanographie française et japonaise se sont données comme principal objectif de favoriser les relations et échanges entre les spécialistes des deux pays œuvrant non seulement dans le domaine de l’océanographie, mais aussi dans celui de la valorisation et de la production des ressources marines naturelles et cultivées. Ces relations à la fois amicales, culturelles et scientifiques ne se cantonnent donc pas au seul domaine des sciences académiques, mais aussi aux échanges de savoirs et de savoir-faire notamment dans les domaines des pêches, de l’aquaculture ou de l’aménagement intégré de nos espaces littoraux et côtiers.
C’est pour cela qu’un réseau de chercheurs, mais aussi de gestionnaires ou de producteurs adhèrent ou accompagnent l’initiative entreprise par ces deux Sociétés et peuvent faciliter les contacts entre acteurs. Ils constituent un réseau de savoirs et de relations utiles à la coopération entre les deux pays pour la gestion durable des ressources marines.
Tisser des liens étroits autour de l’exploitation durable des ressources marines
Si les réseaux de chercheurs et de diffusion des savoirs académiques sont au cœur de l’échange entre ces deux sociétés savantes, l’écoute et l’entraide entre les deux communautés maritimes de ces deux pays constituent un des points forts de cette coopération.
Quelques exemples concrets illustrent bien ces liens qui vont au-delà de la relation professionnelle ou scientifique.
Une entraide entre ostréiculteurs.
Dans les années soixante, une maladie affecte les stocks sauvages et cultivés d’huitres portugaises (Crassostrea angulata). Il faut aussi se rappeler que les productions d’huitres plates (Ostrea edulis) étaient déjà très réduites à cette époque. La profession ostréicole française subissait ainsi une crise sans précédent avec des répercussions économiques et sociales très fortes. En 1966, le Directeur de la Station de recherche de La Tremblade (P. Trochan) contacte le Professeur Imai de l’Université de Tohoku pour savoir s’il était possible d’exporter du naissain d’huitre japonaise dans les délais les plus brefs.
Avec l’aide du conseiller scientifique de l’Ambassade de France au Japon (M. Dupuis) et de la SFJO Japon créée en 1960 par le Professeur Sasaki, les scientifiques et professionnels japonais préparent avec compétence et célérité 20 colis contenant chacun 40kg de naissain pour un premier essai de transplantation. Compte-tenu de la bonne croissance et de la faible mortalité, 80 colis sont envoyés en 1967, puis 10000 l’année suivante et 10 millions de naissain en 1969 sont acheminés par air pour relancer la conchyliculture française.
Un soutien plus que moral pour atténuer les effets du Tsunami.
Le 11 mars 2011, un tsunami d’une violence extrême s’abat sur les côtes de la province de Sanriku située au nord-est du Japon. Ce tsunami détruit tout sur son passage et ravage les installations portuaires et aquacoles ainsi que les laboratoires de recherche nécessaires aux suivis des ressources marines.
Devant ce désastre, les présidents de la SFJO France et de l’ADA (Association pour le
Développement de l’Aquaculture) décident d’apporter la contribution des deux associations à la chaîne de solidarité qui s’est créée pour venir en aide aux communautés de pêcheurs et d’aquaculteurs sinistrées. Parallèlement, la SFJO Japon met en place un comité de soutien à l’aquaculture qui gère les aides matérielles et financières obtenues.
Le 29 juillet 2011, les premiers matériels scientifiques venant de France sont acheminés : filets à plancton pour récolter les larves d’huitres, matériels optiques pour les analyses. En décembre 2011 et en février 2012, des visites de l’ADA et de la SFJO France sont organisées pour manifester le soutien de la communauté française aux ostréiculteurs japonais. Cette visite est complétée en Septembre 2011 par la venue d’une délégation de professionnels japonais en Bretagne, puis par l’envoi de matériels ostréicoles en janvier 2012 grâce aux professionnels français de l’ostréiculture qui n’ont pas oublié l’aide apportée antérieurement par les scientifiques et professionnels japonais . Cet envoi permet un démarrage accéléré de la filière ostréicole qui a pratiquement retrouvé son niveau de production de la période pré-tsunami.
C’est tout naturellement que lors des derniers colloques, des représentants des organisations professionnelles de la pêche et de l’aquaculture ont participé activement aux échanges et aux discussions sur la gestion et le devenir des habitats et ressources marines.
Organiser des rencontres autour de thèmes décidés en commun par les deux sociétés savantes.
C’est un des objectifs principaux des deux sociétés. Le premier a eu lieu en 1983 à Montpellier. Le seizième a eu lieu au Japon en novembre 2015 à Shiogama dans la province du Sendai sur la côte Nord-est du Japon .
Depuis quelques années, des thèmes très transversaux ont été définis car ils constituent un espace de réflexion qui peut aider à mieux prendre en compte la complexité des socio-écosystèmes étudiés dans un contexte de changement global et de gestion durable des biens et services que ces systèmes naturels nous offrent.
On retrouvera dans la partie historique des colloques les détails concernant ces rencontres, mais le simple énoncé des deux derniers colloques qui ont eu lieu en France en 2013 et au Japon en 2015 permet de mieux se rendre compte de la vision très écosystémique de ces thématiques :
En 2013, en coopération avec l’Ifremer et l’Université d’Aix-Marseille, les deux sociétés savantes organisaient un colloque ayant pour thème : « Productivité marine- perturbations et résilience des socio-écosystèmes. »
En 2015, en coopération avec la Fisheries Research Agency, un colloque était organisé sur le thème « The sea under human and natural impacts : challenge of oceanography to the future Earth ».
Ces manifestations sont non seulement des lieux d’échanges scientifiques, mais aussi de propositions d’études autour de sujets de recherche et de développement intéressant les deux pays.