Mission en mer intérieure de Séto (25 février au 5 mars 2023)
Cette mission avait été programmée peu après le 17ème colloque Franco-Japonais d’Océanographie (COAST Bordeaux 2017 – Evolution systémique et de la biodiversité des environnements côtiers et littoraux sous la pression du changement climatique, des facteurs naturels et anthropiques locaux (socfjp.com) organisé en novembre 2017 par les deux Sociétés Franco-japonaises d’Océanographie France et Japon, le CNRS (Centre National pour la Recherche Scientifique) et l’Université de Bordeaux en partenariat avec de nombreux organismes dont le Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon (PNMBA).
Repoussée de nombreuses fois par suite de la pandémie de Covid-19, la mission a été programmée du 25 février au 5 mars 2023 par le PNMBA et organisée par l’OFB (Office Français pour la Biodiversité) avec l’appui des deux SFJOs France et Japon, du Comité Régional de la Conchyliculture de Nouvelle-Aquitaine et de la DLAL FEAMP du Pays BARVAL. La délégation française était conduite par le maire de Mios, Monsieur Cédric Pain, président du conseil de gestion du parc marin.
Réalisée en mer intérieure de Séto dans les régions d’Okayama et d’Hiroshima, la mission s’est surtout concentrée sur le développement de projets de coopération dans les domaines de l’ostréiculture et de la restauration des herbiers de zostères.
Les SFJOs ont apporté leurs expériences et expertises dans le domaine de l’approche intégrée et du concept de Sato-umi développé dans cette même zone par le Professeur Yanagi (http://colloquebordeaux2017.socfjp.com/wp-content/uploads/2017/11/YanagiTetsuo.pdf ) . Le professeur Osamu Matsuda, vice -président d’EMECS international (Environmental Management of Enclosed Seas) était présent et a précisé ce que représentait ce concept.
Acteurs du Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon, les ostréiculteurs représentés par leur président, Monsieur Olivier Laban et leur vice-président, Monsieur Matthieu Perucho, étaient présents et porteurs de propositions concrètes pour nourrir la coopération ostréicole entre la France et le Japon.
Du côté des ostréiculteurs japonais, Monsieur Masanori Hatakeyama, président de la coopérative des pêches de Karakuwa dans la préfecture de Miyagi, accompagné du Dr Tetsuo Seki spécialiste de l’ostréiculture dans cette région venaient également avec des propositions de coopération concrètes.
Le reste de la délégation japonaise était composée de Monsieur Takehiro Tanaka (Directeur du Satoumi Research Institute) et cheville ouvrière de la restauration des herbiers en mer de Séto ; du professeur Yasayuki Koike, fin connaisseur de l’ostréiculture française et japonaise et du professeur Teruhisa Komatsu, président de la SFJO Japon. La professeure Kazumi Wakita de l’Université du Tokay, socio-économiste réputée, complétait la délégation japonaise. La SFJO France était représentée par son président, le Dr Patrick Prouzet.
Cette mission avait pour but de mettre en place une coopération durable et soutenue entre ostréiculteurs japonais et français, de développer les échanges et la coopération entre le Parc Naturel Marin du Bassin d’Arcachon et le Satoumi Research Institute sur la restauration des herbiers de zostères et pour les deux SFJOs de faciliter et accompagner la mise en place de projets s’inspirant du concept de Sato-umi (village marin).
La professeure Kazumi Wakita a montré au cours de son exposé, la divergence entre les désirs des jeunes classes d’âge et des classes d’âge plus âgées pour ce qui concerne l’évolution de leur environnement naturel et l’opposition entre « bien vivre socialement et économiquement au pays » pour les jeunes qui veulent des emplois et les anciens qui désirent jouir paisiblement « d’un environnement préservé ».
L’expérience de la mer de Séto indique clairement qu’il n’y a pas d’opposition entre développement de la pêche et de l’ostréiculture et restauration des herbiers, bien au contraire. L’existence de ces activités traditionnelles qui forgent l’identité des territoires est nécessaire pour mener à bien cette restauration par implication des communautés locales. L’utilisation des coquilles d’huitres pour permettre une meilleure implantation des pousses de zostères est un exemple particulièrement remarquable de l’utilisation d’un sous-produit ostréicole qui permet une amélioration du substrat pour le développement des herbiers en mer de Séto. De même, les actions des ostréiculteurs dans le bassin d’Arcachon pour limiter le développement des bancs d’huitres sauvages qui modifie le milieu et limite la pousse des huitres d’élevage constituent des interventions qui permettent de mieux tirer parti de la productivité d’un environnement semi-fermé soumis à de nombreuses contraintes.
Beaucoup de points de convergences et d’intérêts mutuels ont été ainsi définis : éducation à l’environnement ; formation des jeunes ostréiculteurs ; valorisation des produits et restauration active dans un contexte d’implication des communautés locales dans la gestion des milieux aquatiques.
Les propositions d’Olivier Laban et de Masanori Hatakeyama ont permis de mieux identifier la volonté de coopération entre les communautés françaises et japonaises qui devraient être précisées et renforcées selon un calendrier qui pourrait être le suivant et qui reste à confirmer :
- Octobre 2023 – Rencontres sur le bassin d’Arcachon et lors de Coast Caen 2023 pour préciser les points de convergence et les pistes de coopération entre ostréiculteurs français et japonais.
- Mars-Avril 2024 – Actions de communication franco-japonaises sur l’ostréiculture dans le cadre de l’évènement Escale à Sète 2024
- 2025 – organisation au Japon d’un congrès mondial sur l’ostréiculture.