Discours de clôture et de synthèse du 19ème colloque Franco-japonais d’Océanographie

Il s’agit ici d’une synthèse des propos des différents intervenants qui figurent sur la photo ci-dessous

De gauche à droite : Professeur Eric Feunteun (MNHN), président du conseil scientifique du Forum ; Professeur Jean-Claude Dauvin (Université de Caen), président du comité d’organisation du 19ème symposium franco-japonais d’océanographie ; Professeur Anne-Claire Bennis (Université de Caen), présidente du comité scientifique du colloque ; Docteur Ichiro Nakayama (Président de la Fisheries Research and Education Agency Japan) ; Professeur Osamu Matsuda (Représentant d’EMECS) ; Professeur Teruhisa Komatsu (Président SFJO Japon) ; Docteur Patrick Prouzet (Président SFJO France) au pupitre. (photo Y. Koike)

En clôture du colloque, les points suivants ont été relevés :

  • L’adaptation au changement global se fera sur des connaissances partagées et transdisciplinaires. Les limites de l’approche sectorielle ont été de nombreuses fois soulignées. Le développement de l’Eolien ne peut se faire isolément des autres contraintes existantes.
  • La création de GIS est une initiative intéressante, mais la multiplication de ces structures ne doit pas entraîner une dispersion des moyens ou des doublons de recherche. Une interconnexion semble nécessaire afin de mutualiser au moins les connaissances.  A ce propos, le retour d’expériences des pays du Nord peut aider à solutionner certains verrous.
  • Certains acteurs restent particulièrement vulnérables au changement global. C’est le cas de la pêche, de l’ostréiculture mais aussi des acteurs du tourisme balnéaire avec la prolifération d’espèces toxiques qui entrainent des fermetures de zones de baignade.
  • La recherche académique est impliquée et devra intensifier son action avec les moyens appropriés afin de travailler sur les forçages physiques, sur l’évolution du trait de côte, sur la prolifération d’espèces invasives et toxiques. Le développement de l’éolien ne peut être déconnecté de ce contexte et se fera dans un environnement déjà largement exploité où les marges de manœuvre sont réduites si l’on ne veut pas encore plus perturber les équilibres parfois très fragiles qui caractérisent nos écosystèmes aquatiques.
  • La synthèse des travaux développés dans le cadre du MOU FRA/Ifremer sur la durabilité des activités de pêche et d’aquaculture sous la pression du changement global est une initiative intéressante qui a structuré la session 2 des rencontres (Forum).
  •  A côté des connaissances académiques, il existe des connaissances traditionnelles qui sont importantes à intégrer, notamment aux échelles locale et régionale.
  • L’importance de l’éducation à l’environnement a été soulignée. C’est une composante du projet « Nature et Culture » des deux SFJOs. Dans ce cadre, la participation de professeurs de lycées français et japonais (lycées de Sète et d’Okayama) est intéressante et doit être continuée.
  • La session 4 des rencontres a été structurée autour du concept de « Sato-umi » avec une co-organisation du International EMECS Center. La nécessité de plus de « bottom-up » a été soulignée afin de mieux incorporer l’avis et les actions des communautés locales et donc augmenter leur degré d’acceptation et d’adaptation au changement. L’approche anguille telle que développée en France est tout à fait assimilable à une approche dite de « Sato-umi » mais se heurte encore beaucoup trop à des décisions de type « top-down ».
  • Si le développement des énergies décarbonées s’avère indispensable à la réduction des émissions de gaz à effets de serre, il a été souligné la nécessité de développer une société moins énergétivore. Dans le domaine des pêches, un bond technologique doit être fait afin de développer des techniques de pêche moins gourmandes en énergie fossile et des moyens de propulsion plus décarbonés.
  • Le président de la SFJO Japon a annoncé que le 20ème colloque franco-japonais d’océanographie se ferait au Japon en novembre 2025 dans la préfecture de Mie à Toba. Endroit caractérisé non seulement par ses plongeuses Ama, mais aussi comme l’endroit où la perliculture a été inventée par Monsieur Mikimoto.